Qu'est-ce que la couture sellier ?
Il n'est pas rare de lire les mentions « fait-main », « fabriqué à la main » ou encore « handmade », mises en avant par de nombreuses marques de maroquinerie. Pourtant, dans la majorité des cas, la machine à coudre est utilisée pour la réalisation des coutures. Chez Lamaro, point de machine à coudre, mais bien le point sellier.
La couture sellier, de quoi parle-t-on ?
La couture sellier est la technique de couture manuelle la plus utilisée en sellerie-maroquinerie. C'est une technique vieille de plusieurs siècles, inventée à l'origine pour les pièces d'attelages, puis utilisée plus tard en maroquinerie de luxe. Elle est considérée comme la couture la plus solide qui soit, et on dit d'ailleurs souvent que le cuir cédera avant elle ! Mais l'une de ses particularités est qu'elle ne peut pas être reproduite par une machine.
Quelles sont les différences entre la couture « machine » et la couture « sellier » ?
Il n'est pas question ici de dénigrer la couture dite « machine », qui demande un réel savoir-faire de la part du maroquinier qui l'utilise, mais simplement de pointer les différences qui existent.
Les caractéristiques techniques
La couture sellier est réalisée avec un seul fil et deux aiguilles, une à chaque extrémité du fil. À chaque point, la partie du fil situé au dessus de la pièce à coudre va passer au dessous et celle du dessous passera au dessus. Les deux parties du fil se croisent dans la matière en formant un nœud (on parle aussi souvent de point sellier lacé), d'où l'extrême solidité de ce point. En d'autres termes, si le fil casse à un endroit, la couture ne se défera pas.
À l'inverse, une machine à coudre utilise deux fils : un pour le dessus, un pour le dessous (qui peuvent du coup être de couleurs différentes). Les fils se croisent à mi-matière mais reste toujours de leur côté, l'un retenant l'autre. Dans ce cas là, si un fil casse, la couture à de fortes chances de se défaire, puisque le deuxième fil ne sera plus retenu par le premier.
Les caractéristiques esthétiques
Au-delà de sa solidité, on utilise également le point sellier pour son esthétisme, un point légèrement incliné, très reconnaissable. Néanmoins, une machine peut être dotée d'une aiguille losangique qui permet de réaliser, du moins sur la face avant, un point incliné proche du point sellier. C'est le cas des sacs Hermès, qui contrairement à certaines idées reçues, ne sont pas entièrement cousus à la main.
Il existe néanmoins deux manières de les distinguer, pour un œil avisé :
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Sur l'endroit : si l'on regarde la couture de manière horizontale, on remarque que la couture sellier est inclinée du haut vers le bas, alors que la couture machine est inclinée du bas vers le haut
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Sur l'envers : la couture sellier garde une jolie inclinaison, alors que la couture machine est quasiment droite, ce qui la rend moins esthétique
Comment réalise-t-on une couture sellier ?
Pour réaliser une couture sellier il faut un certain nombre d'outils :
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Un compas à pointe sèche : il permet de réaliser une ligne parallèle au bord du cuir pour réaliser une couture droite et régulière.
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Une griffe à frapper : en suivant la ligne réalisée avec le compas, la griffe permet de marquer chaque point de couture à l'avance.
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Une pince sellier : cette grande pince, que le sellier-maroquinier coince entre ses jambes, permet de maintenir la pièce de cuir de manière à pouvoir coudre avec les deux mains (une aiguille dans chaque main).
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Une alêne aux pinces (ou alêne losange) : sa lame tranchante en forme de losange permet de percer le cuir sans le déchirer tout en préparant l'inclinaison du point. Chaque perforation est effectuée au fur et à mesure de la couture, en suivant les marques réalisées avec la griffe à frapper.
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Une alêne ronde : cette deuxième alêne n'est pas tranchante et va être utile notamment pour agrandir certains points, dans le but de réaliser des points doubles, sans trancher le fil ou le cuir.
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Deux aiguilles à pointe ronde
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Du fil : chez Lamaro, nous utilisons du fil de lin car c'est une fibre naturelle et très résistante (pour en savoir plus sur le fil que nous utilisons, cliquez ici).
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De la cire d'abeille : afin d'augmenter d'avantage sa résistance aux frottements, le fil de lin est « poissé », c'est à dire qu'il est ciré avec de la cire d'abeille.
Le compas à pointe sèche
La griffe à frapper
L'alêne aux pinces
Si la couture machine est un choix bien plus économique, chez Lamaro nous avons choisi de faire perdurer des savoir-faire ancestraux et de proposer des articles d'une grande solidité et d'une grande durabilité, fabriqués dans les règles de l'art. À présent, la différence entre ces deux pratiques n'a plus de secret pour vous ! Vous pourrez ainsi plus facilement appréhender le travail que représente une pièce de maroquinerie 100% fait-main et cousue-main. Si vous souhaitez en découvrir d'avantage sur nos valeurs et nos techniques de fabrication, rendez-vous dans l'onglet "À propos" de notre boutique en ligne. N'hésitez pas à poser toutes vos questions en commentaire, nous nous ferons un plaisir de vous répondre.
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Maroquinement vôtre
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